Le 25 novembre 2020, le Parlement du Climat a co-organisé une table ronde virtuelle réunissant des législateurs du Maroc et du Royaume-Uni. La rencontre a permis aux parlementaires de discuter du projet Xlinks, qui vise à relier le Maroc et la Grande-Bretagne par des câbles sous-marins pour le commerce des énergies renouvelables. L'événement a été rendu possible grâce à la participation de Mr. Simon Morrish, PDG de Ground Control, basé au Royaume-Uni, et M. Paddy Padmanathan, PDG d'ACWA Power, tous deux engagés dans le projet Xlinks. L'Honorable Barry Gardiner, parlementaire et administrateur du Parlement du climat a présidé la session qui s'est déroulée en français et en anglais.
M. Morrish a débuté par une analyse du paysage énergétique britannique et a ensuite présenté le projet Xlinks et ses larges avantages tant pour le Royaume-Uni que pour le Maroc. Pour que la Grande-Bretagne puisse répondre à sa demande croissante d'énergie, et atteindre son objectif d'émissions nulles d'ici 2050, elle aura besoin d'un approvisionnement important en énergie propre, a-t-il déclaré. Xlinks connectera quatre câbles CCHT du Maroc au Royaume-Uni, qui pourront fournir 3,6 GW de production garantie pendant plus de 8 heures sur 97% des jours. M. Morrish a souligné que l'énergie fournie par le biais du projet sera plus intéressante que le nucléaire en termes de prix. Xlinks prévoit une réduction supplémentaire des coûts au cœur de sa feuille de route. L'un des principaux avantages de Xlinks pour le Royaume Uni est que le projet n'est pas corrélé à la production éolienne, offrant ainsi une résilience au réseau britannique.
Le projet contient également de nombreux bénéfices pour le Maroc. Cela renforcera sa position de leader mondial de l'énergie renouvelable et son attractivité auprès des investissements directs étrangers (IDE). Le projet favorisera le transfert de connaissances entre les deux pays dans les domaines du solaire photovoltaïque, de l'éolien terrestre, du stockage lithium-ion et du transport HVDC. Le projet générera des recettes fiscales pour le Maroc. D’autres avantages, tels que la création d'emplois, l'investissement dans les infrastructures de transport et les revenus provenant des baux fonciers sont également à prévoir pour le Maroc. M. Padmanathan a souligné que si la transmission longue distance à une telle échelle n'est devenue possible qu'au cours des deux dernières années, le programme est techniquement et financièrement réalisable. Il est désormais possible de fournir aux centres de consommation une énergie renouvelable fiable, provenant de régions riches en ressources telle que le Maroc. Cela a le potentiel de ne représenter qu’une fraction des coûts énergétiques existants, pour parvenir à un monde plus propre, plus vert et neutre en émission.
Dans la discussion qui a suivi, les parlementaires ont souligné que le Maroc, en tant que leader mondial des énergies renouvelables, dispose d'un cadre juridique existant qui encourage l'investissement dans les projets d'énergie renouvelable. Les parlementaires ont précisé qu'il existe des possibilités de développement ultérieur dans différentes régions du Maroc. Selon M. Morrish, l'aide la plus précieuse que les législateurs pourraient apporter serait d'informer les décideurs du gouvernement des avantages du projet Xlinks. M. Nick Dunlop, secrétaire général du Parlement du Climat, a conclu la discussion en mentionnant l'initiative Green Grid. Il a déclaré aux parlementaires que si nous voulons respecter un budget carbone, il est absolument essentiel de développer des réseaux régionaux avec des sources d'énergie renouvelables, non seulement dans la région méditerranéenne, mais dans le monde entier.
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