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Les obligations vertes, un outil clé pour financer les infrastructures d'énergie propre en Afrique



Le 9 mai, le Parlement du Climat a organisé une table ronde parlementaire sur le financement du climat et les obligations vertes, en collaboration avec l'Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI) et avec le soutien de la Commission européenne (DG INTPA). Des députés du Ghana, du Liberia, du Malawi, de la Sierra Leone, de l'Afrique du Sud, de l'Ouganda, de la Zambie et du Zimbabwe ont participé à cette session au cours de laquelle est intervenu Sean Kidney, cofondateur et PDG de la Climate Bonds Initiative, une organisation internationale qui s'efforce de mobiliser les capitaux mondiaux pour l'action climatique.


70 % des émissions de gaz à effet de serre responsables du changement climatique proviennent des combustibles fossiles, principalement le pétrole, le charbon et le gaz. Pour résoudre le problème du climat, mettre un terme au réchauffement de la planète et rester dans les limites d'un budget carbone sûr, nous devons remplacer les combustibles fossiles par des énergies propres, à grande échelle et le plus rapidement possible. Les sources d'énergie renouvelables comme le solaire, l'éolien, l'hydroélectricité ou la géothermie sont pratiquement gratuites et illimitées, et le seul coût de la production d'électricité propre, hormis l'exploitation et l'entretien, est le coût d'installation des équipements qui permettent d'exploiter cette énergie. C'est pourquoi la mobilisation de financements aux taux d'intérêt les plus bas possible est une étape essentielle pour construire les infrastructures dont nous avons besoin pour faire avancer la transition énergétique.


Près de 130 000 milliards de dollars sont disponibles sur le marché des obligations, ce qui représente un potentiel immense pour impulser un changement rapide et radical dans le financement pour le climat. En termes économiques simples, une obligation est une promesse faite par un emprunteur de rembourser son argent à un prêteur après une certaine durée, avec un certain montant d'intérêts. L'emprunteur utilise l'argent pour financer ses activités, et l'investisseur reçoit des intérêts sur son investissement. Les obligations vertes permettent de lever des fonds pour des initiatives présentant des avantages pour l'environnement, comme des projets visant à mettre en place des infrastructures de production d'énergie propre, à améliorer l'efficacité énergétique, à prévenir la pollution ou à contribuer d'une autre manière à l'atténuation du changement climatique. Elles peuvent être émises par des autorités publiques telles que des municipalités et des États, mais aussi par des entités privées telles que des entreprises qui construisent des infrastructures et des réseaux écologiques. Les obligations vertes étant associées à des taux d'intérêt plus faibles, les émetteurs d'obligations, parfois même des entreprises ou industries polluantes, s'efforcent souvent de qualifier leurs investissements de verts. C'est pourquoi les obligations vertes doivent être évaluées sur la base d'une liste de critères indépendants. Selon les principes de la Climate Bonds Initiative, les obligations ne peuvent être certifiées vertes que si elles sont compatibles avec les objectifs de l'Accord de Paris et si elles proposent des projets qui nous aideront à faire la transition vers une économie à faible émission de carbone.


Les parlementaires africains ont interrogé notre expert sur la manière de concevoir des projets plus attrayants pour les investisseurs et de promouvoir la croissance d'un marché des obligations vertes dans leur pays. Sean Kidney a souligné que, dans la mesure où la majorité des obligations sont émises par des entités publiques, il est essentiel que les gouvernements fassent preuve d'un engagement politique fort pour suivre la voie des énergies propres. Le développement d'une culture de la planification donne aux projets plus de cohérence et aux investisseurs l'assurance que leur investissement s'inscrira dans une stratégie nationale bien définie. Il a également insisté sur l'importance de prévoir des mécanismes de réduction des risques en confiant la majeure partie du risque à des institutions reconnues, comme les garanties des gouvernements et des organismes internationaux. M. Kidney a également conseillé aux députés de faire pression en faveur d'incitations fiscales pour les obligations vertes, avec des exonérations et des crédits d'impôt, afin de les rendre plus attrayantes pour les investisseurs par rapport aux obligations ordinaires. Aujourd'hui, le marché des obligations vertes est évalué à environ 1 800 milliards de dollars dans le monde, et il se développe très rapidement. La plupart des pays du monde ont promis d'atteindre la neutralité carbone d'ici à 2050 et se sont engagés à respecter des objectifs stricts en matière de réduction des émissions. La direction est très claire et il ne fait aucun doute pour les investisseurs que l'avenir sera vert. C'est la raison pour laquelle les investisseurs considèrent de plus en plus les obligations vertes comme étant moins risquées, car elles représentent un investissement peu susceptible d'être affecté par des changements imprévus dans le monde. La seule inconnue qui subsiste est la vitesse à laquelle nous parviendrons à une économie mondiale nette zéro, et les députés ont un rôle clé à jouer pour aider leurs gouvernements à accélérer ce processus en sensibilisant sur le potentiel des obligations vertes.

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