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Les députés du Malawi échangent sur l'atténuation des conséquences du réchauffement climatique


Le 30 mars, le Parlement du Climat a organisé une table ronde parlementaire virtuelle avec des députés du Malawi, en collaboration avec l'Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI) et avec le soutien de la Commission européenne (DG INTPA). Après les présentations de notre équipe sur la dernière version du 6e rapport d'évaluation du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) et sur les activités et les idées d'action du Parlement du Climat, les députés ont débattu sur les impacts du changement climatique dont ils sont déjà témoins dans leurs circonscriptions.

Le Malawi a été gravement touché par des phénomènes météorologiques extrêmes qui ont eu de terribles conséquences humaines et économiques. La variabilité croissante de la météo, et l'alternance brutale entre des périodes de sécheresse et des périodes de fortes précipitations, ont entraîné de graves inondations qui ont ravagé les habitations, les plantations, le bétail et les moyens de subsistance des populations, ainsi que les routes et les infrastructures publiques. De tels changements dans les schémas météorologiques sont une conséquence directe du changement climatique que connaissent de nombreux pays dans le monde, les températures plus élevées entraînant une plus grande évaporation qui augmente la concentration de vapeur d'eau dans l'atmosphère. Les districts de Nsanje, Chikwawa et Salima, et plus généralement la partie sud du pays, ont été les plus touchés par ces catastrophes. Et leur fréquence s'intensifie. Alors que les grands cyclones survenaient autrefois une fois tous les deux ans, le Malawi en a déjà connu deux au début de l'année 2022 : le cyclone Ana en janvier et le cyclone Gombe en mars ont fait d'énormes dégâts, obligeant de nombreuses personnes à quitter leur foyer et à trouver refuge dans des camps. Pour tenter d'atténuer les effets du changement climatique, le Malawi donne désormais la priorité à la prévention des risques pour limiter les conséquences des inondations, en creusant des tranchées dans le lit des rivières, en construisant des digues et en plantant davantage d'arbres le long des berges.

Les sécheresses et les vagues de chaleur sont un autre effet fatal du changement climatique dont les députés font l'expérience directe dans leurs circonscriptions. La population du Malawi est fortement dépendante d'une agriculture pluviale et non irriguée. L'agriculture est non seulement essentielle à la sécurité alimentaire, c'est aussi un secteur crucial de l'économie, qui assure la subsistance de plus de 80 % de la population. Le maïs est la principale culture du pays, occupant plus de 70 % des terres agricoles disponibles. Avec la hausse des températures et la raréfaction de l'eau, sa production est soumise à des perturbations climatiques et environnementales de plus en plus lourdes, ce qui accroît les risques de malnutrition, d'inégalité et de pauvreté. En outre, le changement climatique ayant dégradé la fertilité des sols, les agriculteurs malawites sont désormais plus dépendants des engrais pour leurs cultures, qu'ils importent de Russie. Les événements géopolitiques actuels en Ukraine leur font craindre qu'ils ne deviennent inabordables, ce qui pourrait constituer un autre facteur externe mettant en péril la sécurité alimentaire du pays. Pour atténuer ces risques, le Malawi envisage désormais de développer des systèmes d'irrigation et de diversifier ses cultures.

Comme l'ont souligné les députés, la grande majorité des Malawites dépendent fortement du bois et du charbon de bois pour cuisiner, ce qui contribue à la déforestation et à la pollution atmosphérique. Selon l'Organisation mondiale de la santé, plus de 3,8 millions de personnes — pour la plupart des femmes et des enfants — meurent chaque année prématurément de maladies attribuables à la pollution de l'air dans les foyers, résultant de pratiques de cuisson inefficaces. Plusieurs écoles du Malawi ont mis en place des programmes de nutrition encourageant les enfants à se rendre à l'école pour prendre leurs repas, réduisant ainsi la sous-alimentation et l'absentéisme scolaire. Les députés ont souligné que, comme le bois de chauffage et le charbon de bois sont également utilisés pour préparer les repas dans les écoles, il est urgent de promouvoir des solutions de cuisson propre aussi rapidement et largement que possible dans leur pays. Le Parlement du Climat a collaboré avec le programme de recherche Modern Energy Cooking Services, qui explore les possibilités de cuisson propre grâce aux énergies renouvelables. Il encourage l'utilisation d'autocuiseurs électriques, qui permettent de cuisiner très efficacement n'importe quel plat traditionnel africain, en utilisant l'énergie du soleil. Comme l'ont souligné les députés, si la mise à disposition de ce type d'appareils est une partie de la solution, une autre question essentielle est d'accroître l'accès à l'énergie pour les faire fonctionner. Bien que le pays dépende largement de l'hydroélectricité pour son approvisionnement en électricité, le Malawi est riche de toutes sortes d'énergies renouvelables, notamment l'énergie solaire, qui est aujourd'hui la source d'énergie la moins chère au monde. Les députés ont exprimé leur volonté d'œuvrer à la création de cadres plus favorables aux investissements, de consacrer davantage de fonds à la construction de miniréseaux solaires dans les villages pour d'accroître la fiabilité de leur système énergétique.

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